Christopher Dylan Ferrell - the youngest of Abaddon

Bien avant ma naissance, ma mère était courtisée par un jeune homme. Elle, qui n’était encore qu’une adolescente qui n’avait même pas la majorité, succomba rapidement au charme de cet être qui paraissait plutôt hors du commun.

Quelques années avaient passées, le couple résistait toujours, alors qu’elle avait quitté sa famille et sa province natale pour s’installer en Ontario. C’était quelques mois après son départ des plaines albertaines, qu’elle apprit porter l’enfant de celui qu’elle aimait. Les trente-huit semaines que durèrent la grossesse, tous deux semblait heureux ; mais ce n’était qu’une apparence. Le jour de l’accouchement, il avait disparut. Elle accoucha seule, dans un hôpital de Mississauga. Elle eut, au moins, le temps de nommer son fils : Christopher – en l’honneur de mon arrière-grand-père – Dylan – puisque c’était le nom de mon père – et lui donna son propre nom de famille, Ferrell. Les complications de l’accouchement obligèrent les médecins à exercer une hystérectomie, mais ce fut trop tard : le décès fut constaté en salle de réveil.

L’enfant, moi, en bonne santé, fus remis au bon soin de l’État, et je grandis en changeant régulièrement de foyer. Parfois, j’étais chez des croyants catholiques; parfois, chez des athées. N’ayant eu aucune requête d’adoption pour moi, je grandis en changeant régulièrement d’école. Pendant mes études primaires et secondaires, j’eus la chance de développer des intérêts pour l’apprentissage linguistique. J’appris donc le français, la seconde langue légale du pays, mais aussi l’italien, le russe, l’allemand, le néerlandais, le japonais et le mandarin. Comptant ma langue natale, l’anglais, je parlais et lisais huit langues.

À mes dix-huit ans, l’État ne prenant pas en charge les personnes majeures, je me retrouvai à la rue. Je dus donc me trouver un emploi rapidement et un logement. Les restaurant offraient constamment des emplois, mais rarement stables. Je changeais donc d’emploi aux six mois, maximum. Il survit ainsi un an, je voulais retourner aux études, ayant récolté le montant nécessaire, mais ne put malheureusement pas m’inscrire.

Ma vie était désormais changée quand un homme vint me voir, le jour de mes dix-neuf ans. Cet homme m’avait dit porter, un jour, le prénom Dylan, et qu’il était mon père. Dylan avoua les circonstances de la guerre qui faisait rage entre les anges et les démons. Et puis, il me révéla son véritable nom : Abaddon. Refusant de croire mon ascendance démonique, je fuis. Les rares fois qu’on m’avait mentionné le nom de cet être, tout ce que j’avais appris, c’était qu’il était un être effroyable causant destruction sur son passage.

Une année passa, alors que je cherchais à passer inaperçu. Je ne revis son père qu’une seule fois après, désirant être le plus loin possible, j’utilisai mon pouvoir pour la première fois, ignorant ce qui c’était passé. J’étais sur la pyramide de Khéops, à Gizeh.

Le temps passa, encore une année. Je maitrisais maintenant mon pouvoir et compris que je pouvais manipuler les ombres, m’en servir comme armes et me déplacer avec. J’étais toujours en Égypte, mais me résignai à ne pas y rester plus longtemps. Je quittai le désert et ses guerres dans le chemin des ombres.